Silvio Orvieto est un animateur de radio et un comédien italien, qui a dédié une grande partie de sa vie à la radio, au théâtre, au cinéma et à la télévision, dans la ville de Montréal. Tous les jours, il se réveille avec sa bonne humeur pour, à son tour, réveiller ses compatriotes à travers la radio CFMB. De plus, grâce à son talent et son professionnalisme, les Italiens de Montréal trouvent en lui une raison pour partager la nostalgie de leur pays et la réalité de la ville où ils habitent. La radio italienne à Montréal a tracé son histoire et Silvio Orvieto en fait partie. La communauté italienne de la Grande Métropole sait très bien qu’un grand homme les représente.
« Pouvoir vivre de mon art serait déjà un accomplissement considérable »
Silvio Orvieto
Pour : Germán Posada
G.P. : Pendant le temps que vous avez habité à Milan, avez-vous travaillé à la radio ou en tant que comédien? S.O. : Non, je suis arrivé à Montréal pour étudier à l’Université donc je ne travaillais pas encore en Italie.
G.P. : Quels sont vos intérêts pour l’animation et l’actualité? S.O. : J’ai une maîtrise en Science Politique et j’ai toujours été un « newsaholic » passionné de l’actualité locale et internationale. Pour ce qui est de l’animation j’ai toujours aimé faire rire les gens même quand j’étais enfant…donc c’était quelque chose de naturel..
G.P. : Cela fait combien de temps que vous habitez à Montréal? S.O. : Je suis arrivé en 1977.
G.P. : Depuis quand avez-vous commencé à faire de la radio à CFMB? S.O. : En 1991 j’ai commencé à animer l’émission du dimanche matin. Ensuite en 2001 je suis devenu l’animateur du retour à la maison tous les après-midi de 16h00 à 19h00 et depuis 2007 je suis -morning man- en semaine de 6h00 à 10h00.
G.P. : Qu’animez vous dans ce poste de radio? S.O. : C’est une émission qui doit réveiller les gens et j’essaye de faire ça dans la bonne humeur l’information et la musique. Chaque jour nous avons des segments différents : du sport du lundi aux événements culturels le mardi, des commentaires sur la politique locale à ceux sur l’Italie, de la musique et des curiosités tous les jours….
G.P. : Récemment, CFMB a été vendú Est-ce que les choses ont changé depuis la vente? S.O. : Pour mon émission rien n’a changé. Pour la radio nous avons perdu des gens très valables à cause du fait que l’on voulait assurer une continuité dans les émissions et nous avons aussi moins de langues en onde. La radio privée est avant tout un commerce et elle est régie par la réalité économique.
G.P. : Comment voyez-vous le futur de la radio italienne à Montréal? S.O. : Tant qu’il y aura des passionnés de l’Italien la radio survivra. Je dis passionnés car nos émissions sont aussi écoutées par des gens dont l’Italien n’est pas la langue maternelle…ce sont des italophiles…et il y en a beaucoup.
G.P. : Est-ce que vous fessiez du théâtre régulièrement? S.O. : Ma carrière de comédien a commencé seulement en 1991.
Silvio Orvieto, rôle du « fou » dans « Mort Accidentelle d’un Anarchiste »
G.P. : Quel rôle avez-vous aimé le plus au théâtre? S.O. : J’ai eu beaucoup de rôles passionnants. Mon rôle du « fou » dans « Mort Accidentelle d’un Anarchiste » au Théâtre de Quat Sous m’a fait connaître de la critique et du grand public. Ensuite j’ai eu le plaisir de jouer un « Molière » à la Denise Pelletier et récemment un rôle principal à Théâtre du Rideau Vert tous des rôles qui m’ont marqué…mais il y en a eu plusieurs…J’ai joué avec de grands metteurs en scène (Agiman, Filiatrault, Buissonneau etc…) mais je crois que tous les rôles au théâtre sont importants.
G.P. : Qui sont les comédiens qui vous inspirent? S.O. : Un des mes préférés est malheureusement décédé Philip Seymour Hoffman. J’aimais beaucoup aussi Robert De Niro mais récemment ses films m’ont décu. Pour les femmes j’adore Meryl Streep.
G.P. : Quel rôle avez-vous le plus aimé à la télévision? S.O. : Malheureusement la télévision au Québec n’est pas représentative de la société et les rôles qui nous sont offerts sont toujours stéréotypés sur les défauts de nos communautés respectives : un Italien sera toujours en demande pour des rôles de mafioso, construction ou pizza comme un Latino sera engagé pour des gangs de rue…..il manque de vision et de créativité chez les auteurs et les producteurs n’aiment pas prendre de risque!!! Mon rôle le plus important a été celui de « Gino » dans la série « Le Petit Monde de Laura Cadieux », mais j’ai joué dans plusieurs séries à la télévision, mais les rôles principaux sont habituellement déjà attribués à l’avance.
G.P. : Quel était votre rôle dans le film Mambo Italiano? S.O. : Mambo Italiano c’était plus une courte apparition qu’un véritable rôle, au Cinéma je préfère souligner mon rôle dans les films de Melançon, Nguyen, ou de Denys Arcand qui sont d’excellents réalisateurs de qui j’ai beaucoup appris.
G.P. : Qu’est-ce que vous préférez le plus entre la radio, le théâtre, la télé et le cinéma? S.O. : L’ordre de la question me convient : la radio et le théâtre avant tout pour le contact direct avec le public, à la radio tu dis quelque chose et quelques minutes plus tard quelqu’un peut t’appeler pour faire un commentaire..C’est le seul média qui te permet ceci; au théâtre tu te nourri de la présence du public et chaque représentation est différente; la télé et le cinéma un peu moins à cause de la répétition et de l’importance de la technique par rapport au talent. Je m’explique des fois tu répètes la même scène 40 fois et tu penses que ta troisième était la meilleure mais ils choisiront le 22 ème take parce que l’éclairage était parfait!!!!!!
G.P. : Vous parlez trois langues et vous avez beaucoup d’expérience dans différents domaines. En ayant tout ce bagage, est-il facile pour vous de bien gagner votre vie avec ce que vous faites? S.O. : Pour nous immigrants c’est toujours un peu plus difficile que pour la moyenne!
G.P. : Avez-vous des enfants? S.O. : Oui une fille de 16 ans et un garçon de 13.
G.P. : Est-ce qu’ils deviendront des artistes comme vous? Qu’est-ce que vous en pensez? S.O. : Je ne sais pas : j’espère seulement qu’ils puissent faire ce qu’ils aiment!
G.P. : Quel est votre plus grand rêve en tant qu’artiste? S.O. : Pouvoir vivre de mon art serait déjà un accomplissement considérable. Mais si je peux aussi contribuer a partager mon bonheur de le faire……….
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